Questions-réponses sur le VIH et ses modes de transmission

Quelles sont les pratiques sexuelles à risque de transmission du VIH ?
Les pratiques sexuelles à risque sont :

  • les pénétrations vaginales et anales non protégées par un préservatif lubrifié par un gel à base d’eau ou de silicone,
  • les fellations, surtout avec éjaculation dans la bouche,
  • les échanges de godemichets, ou autres objets, sans utilisation de préservatifs pour chaque partenaire.  Le baiser, même avec échange de salive, n’est pas une pratique à risque de transmission du VIH. Pas de risque non plus, pour les papouilles, les chatouilles, les caresses de la peau.

A-t-on raison de dire que la fellation sans préservatif est moins à risque de transmission du VIH que les pénétrations ?
Oui, en effet, le risque est plus faible pour les fellations, surtout lorsqu’il n’y a pas d’éjaculation dans la bouche. Le risque n’est cependant pas nul. Des cas de contaminations par fellation ont été publiés dans la littérature médicale.

Le cunnilingus est-il une pratique à risque de transmission du VIH ?
A ce jour, les spécialistes s’accordent sur le fait que les risques de transmission du VIH liés à la pratique d’un cunnilingus non protégé par une digue dentaire (ou un morceau de latex découpé dans un préservatif) sont extrêmement faibles, voire négligeables. Il n’est cependant pas possible d’affirmer que ce risque est totalement nul, et il n’est évidemment pas possible de mener des études pour le démontrer : cela ne serait pas éthique. En revanche, les risques de transmission de certaines infections sexuellement transmissibles ou IST (syphilis, herpès, etc.) sont réels.

Comment peut-on se protéger durant un cunnilingus ?
Vous croyez que le préservatif n’est pas fait pour ça ? Vous vous trompez ! En fait, pour la protection durant un cunnilingus, il est recommandé d’utiliser soit un préservatif découpé (non lubrifié, c’est mieux), soit ce qu’on appelle une digue dentaire, c’est-à-dire un petit carré de latex à l’origine utilisé par les dentistes.

Se masturber est-il une pratique à risque de transmission du VIH ?
Si on se masturbe tout seul, non. Si l’on se masturbe à deux ou à plusieurs, c’est plus compliqué. Dès lors que l’acte de masturbation comporte la mise en contact de fluide génital (liquide pré-séminal, sperme, liquide vaginal) avec la muqueuse du partenaire, le risque n’est pas nul. On pense notamment aux masturbations avec un objet, objet qui serait ensuite transmis à un autre partenaire ; le mieux est de ne « pas partager », ou alors de mettre un nouveau préservatif sur l’objet pour chaque partenaire.

Lorsqu’on est allergique au latex, peut-on utiliser des préservatifs ?
Oui, bien sûr. Il existe des préservatifs sans latex, prévus spécialement pour les personnes allergiques. Renseignez-vous auprès de votre pharmacien.

Faut-il utiliser du lubrifiant avec un préservatif ?
L’important est d’éviter tous les frottements « irritants » ou « blessants » pendant la pénétration. Pour cela, l’utilisation de lubrifiant est le plus souvent nécessaire. Certains préservatifs sont déjà lubrifiés, mais si cela n’est pas suffisant, il est utile d’ajouter du gel. Attention à bien choisir son lubrifiant !

Peut-on utiliser le préservatif masculin avec n’importe quel lubrifiant ?
Non, les seuls lubrifiants recommandés sont les lubrifiants à base d’eau et de silicone. Les lubrifiants « gras » de type vaseline, pommade, huile ou autres sont à éviter.

Est-il possible d’être allergique à certains lubrifiants ?
Oui. Des lubrifiants hypoallergéniques existent pour les personnes sensibles. Il faut éviter les irritations pendant un rapport sexuel : d’une part, cela n’est pas agréable, et d’autre part, cela fragilise les muqueuses qui peuvent devenir plus sensibles aux infections sexuellement transmissibles (IST) et au VIH.

La douleur est-elle normale pendant un rapport avec pénétration ?
Non, cela n’est pas « normal ». Dans une situation idéale, l’excitation sexuelle provoque des modifications corporelles (sécrétions génitales, afflux de sang dans les organes génitaux, dilatation et relaxation des muscles…), qui « préparent » la pénétration. Si le corps (et l’esprit) n’est pas suffisamment échauffé au moment du passage à l’acte, alors celui-ci peut être douloureux. Etre patient, à l’écoute du rythme de l’autre, savoir faire « monter » le désir sans brûler les étapes, sont souvent des gages de réussite en matière sexuelle. Et ça tombe bien, ces conditions permettent également de réduire le risque de rapports « traumatiques » et donc, de transmission du VIH.

Le préservatif féminin est-il moins efficace que le préservatif masculin ?
Non, le préservatif féminin (ou Fémidon) est aussi efficace que le préservatif masculin. Il est en revanche moins connu, et une petite expérience est nécessaire pour son utilisation optimale. Il est recommandé de s’entraîner à le placer seule avant de se lancer avec son partenaire.

Le préservatif féminin est-il en latex ?
Non, la première génération de préservatifs féminins est en polyuréthanne, la seconde en nitrile. Cela réduit grandement les risques d’allergie.

Peut-on lubrifier un préservatif féminin ?
Oui, même s’il l’est déjà, il est toujours possible de lubrifier davantage un préservatif féminin. Contrairement au préservatif masculin, le préservatif féminin peut être associé à n’importe quel lubrifiant. Il faut en revanche veiller à ce qu’il tapisse bien les parois du vagin, et qu’il demeure bien en place pendant toute la durée du rapport. Il peut être utile de le tenir à la main en cas de rapport « vigoureux ».

Les préservatifs sont-ils efficaces contre les autres infections sexuellement transmissibles (IST) ?
Les préservatifs réduisent fortement les risques de transmission de toutes les IST. Certaines IST peuvent se transmettre malgré l’utilisation du préservatif, souvent par simple contact de peau à peau. La solution, dans ce cas, est d’avoir un suivi médical régulier, en plus d’un usage systématique du préservatif. Il est également important de se surveiller : en cas de rougeur, de brûlure, d’écoulement anormal au niveau génital, on ne laisse pas traîner, on consulte !

Les IST hors VIH peuvent-elles être graves ?
Même si les IST sont moins « impressionnantes » que le VIH, il faut savoir deux choses à leur sujet : sans traitement efficace, elles peuvent avoir des conséquences graves (comme la stérilité) ; la présence d’IST accroît le risque de transmission du VIH en cas de rapport non protégé. Attention, ces dernières années, la fréquence des IST a augmenté en France.

La circoncision protège-t-elle du VIH ?
Non ! Des recherches très sérieuses ont montré que la circoncision réduisait le risque de contamination par le VIH des hommes d’environ 60 % mais :
– cela ne concerne que les hommes. Pour la femme ayant un rapport sexuel non protégé avec un homme circoncis séropositif, il n’a été démontré aucune réduction du risque,
– cela n’a été démontré que dans le cadre de rapports avec pénétration vaginale. La question reste donc entière pour les pénétrations anales, dans le cadre d’un couple hétérosexuel ou homosexuel.

Le fait de se retirer avant éjaculation permet-il d’éviter la contamination ?
Non. Le risque existe pendant la pénétration, d’une part en raison de la possible sécrétion de liquide préséminal (liquide incolore, qui précède l’éjaculation) contenant potentiellement du VIH, et d’autre part en raison du frottement des muqueuses. Ce frottement induit des micro-lésions qui peuvent constituer une voie de contamination. Définitivement, seul le préservatif est efficace pour éviter la transmission du VIH.

Peut-on être vierge et séropositif ?
Oui, cela est possible. Le VIH peut se transmettre d’une mère séropositive à son enfant en l’absence de prise en charge médicale optimale. Des personnes naissent donc avec le VIH. Il est également possible d’avoir été contaminé durant l’enfance par d’autres voies que les rapports sexuels : transfusions de sang non sécurisées (cela n’est en théorie plus possible en France, tous les dons sont extrêmement sécurisés), accidents d’exposition graves et non pris en charge médicalement. Heureusement, ces situations sont très rares.

Etre vierge protège-t-il du sida ?
Non. Il faut utiliser un préservatif dès le premier rapport. Ne pratiquer que des pénétrations anales (pour préserver une virginité par exemple) ne protège pas non plus du sida et des IST.

Que faire lorsque le préservatif craque ou glisse ?
En cas de rupture de préservatif ou d’oubli de préservatif, il faut appeler au plus vite Sida Info Service (0 800 840 800). Si le risque est avéré, SIS vous orientera vers le service d’urgences le plus proche et le plus qualifié. Il faut s’y rendre au mieux dans les 4 H, au plus tard dans les 48 H suivant la prise de risque. Un traitement, qui consiste en un mois de trithérapie anti-VIH et permet de réduire le risque de transmission, pourra vous être prescrit.

Est-il vrai que les traitements antirétroviraux empêchent la transmission du VIH ?
Non, on ne peut pas dire ça. Il faut distinguer plusieurs cas de figure :

  • le cas abordé dans la question précédente, c’est-à-dire les traitements administrés après une prise de risque ou « traitements d’urgence » : à prendre dans les 4 h et au plus tard dans les 48 h suivant une prise de risque (accident d’exposition au sang, ou risque sexuel avec une personne de sérologie positive ou inconnue), ces traitements permettent de réduire de près de 80 % le risque de transmission,
  • la situation de traitements administrés à des personnes séronégatives, avant prise de risque : de nombreux travaux de recherche sont menés actuellement pour savoir si la prise de traitements actifs sur le VIH, par des personnes séronégatives, réduit leur risque d’être contaminées par le VIH. Ces recherches sont compliquées à mener, posent des questions éthiques complexes, et aucun résultat d’efficacité n’est disponible actuellement,
  • et enfin, le cas des traitements antirétroviraux que doit prendre une personne séropositive pour contrôler l’infection : lorsqu’une personne séropositive suit un traitement depuis plusieurs mois, que le traitement est efficace, que la personne n’oublie pas de prise, il est vrai que cela diminue fortement la quantité de VIH dans les fluides génitaux, et donc le risque de transmission. Il n’est hélas pas possible d’affirmer que ce risque est nul, et le préservatif demeure donc nécessaire. Mais la diminution du risque de transmission est une bonne chose !
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Sources :
HIV InSite Knowledge Base Chapter, December 2003, Content reviewed January 2006.
La transmission du VIH : guide d’évaluation du risque – 5ième édition, Société canadienne du sida.