VIH

Risques et modes de transmission

Le VIH ou Virus de l’Immunodéficience Humaine peut se transmettre :

  • lors de relations sexuelles non protégées par un préservatif et / ou par le traitement antirétroviral efficace (1) de la personne séropositive. Les pratiques les plus à risque de transmission du VIH sont les pénétrations anales et vaginales. La fellation non protégée peut comporter un risque de transmission, notamment en cas d’éjaculation dans la bouche, de lésions sur les muqueuses et / ou en cas de présence d’infections sexuellement transmissibles (IST) concomitantes. En revanche, en dépit d’un risque théorique, il n’existe pas de preuve de transmissiondu VIH par simple cunnilingus (2).
    En France, on estime que la majorité des contaminations par le VIH sont liées à des personnes qui ignorent leur séropositivité, et transmettent donc le virus sans le savoir. Pour cette raison, le dépistage et le traitement de toutes les personnes dépistées pour le VIH sont aujourd’hui recommandés ;
  • d’une mère séropositive non prise en charge médicalement à son enfant. Les femmes séropositives enceintes, qui prennent un traitement antirétroviral efficace durant la grossesse et qui n’allaitent pas, ne transmettent pas le VIH à leur enfant ;
  • lors du partage de matériel d’injection entre plusieurs personnes, notamment pour la consommation de drogues.

Certains facteurs peuvent influer sur le risque de transmission du VIH :

  • le fait d’être atteint d’une IST augmente le risque de transmettre le VIH ou d’être contaminé par le VIH,
  •  la circoncision est un facteur protecteur par rapport au VIH. A prise de risque égale, les hommes circoncis ont environ deux fois moins de risque de contracter le VIH que les hommes non circoncis ;
  • prendre un traitement efficace pour le VIH lorsqu’on est séropositif réduit drastiquement le risque de transmettre le VIH à ses partenaires. Il est admis que les personnes qui vivent avec le VIH peuvent avoir des rapports sexuels sans préservatif sans mettre en danger leurs partenaires, si les conditions suivantes sont respectées :
    • la charge virale plasmatique de la personne séropositive est indétectable depuis au moins 6 mois,
    • les deux partenaires sont suivis médicalement et ne présentent pas d’IST,
    • les deux partenaires sont en couple stable, sans relation en dehors du couple ;
  • les femmes sont plus exposées au risque d’être contaminées par le VIH que les hommes pour des raisons biologiques (taille des muqueuses, etc.), mais aussi culturelles, sociales et économiques.

Prévention – dépistage

La prévention de la transmission du VIH comprend :

  • le recours au préservatif pour les rapports sexuels,
  • la prise de traitement d’urgence en cas d’exposition avérée au risque de contamination par le VIH. Ce traitement peut être prescrit par les urgences de certains hôpitaux ; il convient d’appeler Sida Info Service 0 800 840 800 pour connaître les urgences les plus proches de chez vous. Le traitement doit être pris au mieux dans les 4 h suivant la prise de risque, et au plus tard dans les 48 h,
  • la prise de traitements antirétroviraux efficaces pour les personnes qui se savent séropositives et qui, de ce fait, ne transmettent plus le VIH,
  • le recours au dépistage du VIH, régulièrement et / ou après chaque prise de risque. Plus un dépistage positif est précoce, plus la prise en charge médicale pourra être optimale,
  • le recours au dépistage et au traitement des infections sexuellement transmissible (IST). Les IST non diagnostiquées et non traitées peuvent avoir des conséquences sévères, dont l’augmentation du risque de contracter d’autres IST et / ou le VIH, certains cancers, ou une baisse importante de la fertilité,
  • Mais aussi…
    • la lutte contre les discriminations dont peuvent être victimes toutes les minorités et/ ou toutes les personnes perçues comme différentes aux yeux d’une majorité. Les pays qui entretiennent les discriminations – voire la répression – à l’égard d’une partie de leur population (usagers de drogues, personnes séropositives, etc.), entretiennent par là même les épidémies de VIH,
    • le travail pour l’affirmation de soi, sur l’estime de soi, qui permet de se faire respecter et de ne pas se sentir contraint(e) à avoir des relations sexuelles protégées ou non protégées,
    • Etc.

Vivre avec (traitements-vie quotidienne-désir d’enfant-soutien…)

En France, les personnes vivant avec le VIH ont la chance de pouvoir accéder à une prise en charge médicale et à un traitement qui permettent dans une grande majorité des cas de stabiliser la maladie VIH. Le plus souvent, le traitement antirétroviral est bien toléré ; il nécessite cependant un suivi régulier, tout au long de la vie.

De ce fait, les personnes touchées ne développent plus de sida, et peuvent vivre longtemps avec le VIH : on estime que l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH est comparable à celle des personnes vivant sans le VIH, lorsque le virus est contrôlé (charge virale indétectable) et lorsque l’immunité est restaurée sur le long terme (taux de CD4 supérieur à 500).

Tout l’enjeu, pour les personnes vivant avec le VIH, est de vivre en préservant leur qualité de vie, notamment sur le plan relationnel (social, affectif), psychologique et physique. L’infection par le VIH reste une maladie dont il est difficile de parler, qui peut engendrer des réactions de peur, de rejet et des discriminations injustifiées dans tous les domaines de la vie.

Les personnes vivant avec le VIH ont au contraire besoin d’être rassurées et soutenues au jour le jour, car l’annonce de cette maladie peut fréquemment impacter l’estime de soi et être une source d’angoisse pour l’avenir.

Idéalement, avec les moyens thérapeutiques actuels disponibles dans les pays riches, le fait de vivre avec le VIH ne devrait empêcher personne de faire des projets professionnels ou personnels.

Désir d’enfants et vie familiale

Les personnes vivant avec le VIH peuvent, si elles le désirent, avoir des enfants naturellement tout en protégeant leur partenaire. Pour cela, elles doivent avoir un suivi médical très régulier, et ne pas hésiter à en parler le plus tôt possible à leur médecin (certains traitements pour le VIH sont contre-indiqués pour le fœtus).

Les femmes enceintes séropositives doivent impérativement être suivies pour le VIH pendant leur grossesse. Ce suivi permet à l’enfant de naître non contaminé par le VIH. Après la naissance, pour prévenir tout risque de contamination par cette voie, l’allaitement est proscrit ; les enfants doivent recevoir des laits infantiles du commerce.

Les enfants nés de femmes séropositives ont un suivi spécifique (c’est-à-dire par un service spécialisé) durant les premiers mois de vie. A long terme, la majorité de ces enfants se portent bien et ne montrent aucune séquelle associée à une grossesse sous antirétroviraux.

(1) Un traitement antirétroviral efficace est un traitement permettant de rendre durablement la charge virale plasmatique indétectable à moins de 50 ou 20 copies/mL. Chez les personnes vivant avec le VIH, on estime que le traitement efficace depuis au moins 6 mois constitue une protection opérante contre la transmission du VIH au partenaire, à condition que le couple ne souffre pas d’IST et n’entretienne pas des relations non protégées hors du couple.

(2) Par exemple, dans le cas d’une transmission du VIH entre femmes, il a pu être montré que le cunnilingus n’était pas la seule voie possible de transmission : les partenaires avaient des rapports « traumatiques » avec usage partagé de sex-toys et présence de sang, et la partenaire séropositive avait par ailleurs une forte charge virale (Likely Female-to-Female Sexual Transmission of HIV — Texas, 2012, Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), March 14, 2014 / 63(10);209-212). Comme dans cet exemple, le cunnilingus constitue rarement un risque isolé de transmission du VIH.

Pour aller plus loin :